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Mouvement de montre automatique “à rotor” attribuée, sans document d'époque à Perrelet en 1952 par A. Chapuis et E. Jaquet.

On peut maintenant dire qu'il s'agit du travail basé sur une origine de Sarton en 1778 d'après le rapport de l'académie.

Actuellement dans la collection du Patek Philippe Museum

En 1949, un horloger et collectionneur parisien, Monsieur Léon Leroy, fait paraître un article dans “le Journal des bijoutiers horlogers”, n° 103, de mai 1949, article qu’il intitule “Une montre à remontage automatique datant de deux siècles”, sur lequel la rédaction du magazine renchéri par “Une découverte extraordinaire...”. Tout un texte, quelques photographies, des croquis, suivent, qui décrivent parfaitement une montre de poche automatique, (photo ci-contre) échappement à roue de rencontre et à fusée, ayant une masse pivotant au centre, opérant des révolutions complètes, armant dans les deux sens grâce à des inverseurs, bref, les horlogers parmi vous comprennent déjà qu’il s’agit d’une pièce avec un dispositif “à rotor”, identique à ceux que nous connaissons actuellement.
Le mouvement n’est pas signé ; il vous est présenté ici en photo A. Léon Leroy ne parle de la boîte que pour dire qu’elle porte trois lettres A.R.L, rien de plus. Il ajoute avec un certain scepticisme “...il est fort probable que le nom de cet horloger si ingénieux, restera toujours inconnu...”
Quatre mois plus tard, en septembre 1949, le magazine “la Suisse horlogère” N° 51, présente l’article de Monsieur Leroy, avec un complément de Monsieur Pierre Huguenin.
Ce dernier décrit plus complètement la boîte en disant qu’elle est en or, qu’elle porte divers poinçons dont les lettres A.L.R, et Monsieur Huguenin termine son texte par “....Un chercheur heureux percera peut-être ce qui reste de mystérieux dans l’origine de cette intéressante montre...”.
Puis trois années s’écoulent, pour se retrouver en 1952 avec la parution d’un livre signée par A. Chapuis et E. Jaquet, intitulé “la Montre automatique ancienne”, ouvrage qui devint très vite une référence dans ce domaine.
Il est vrai que le travail est particulièrement complet et que de très nombreuses pièces automatiques sont présentées, en particulier ce que Abraham Louis Breguet, le Maître, fit dans le genre. Soixante pages lui sont consacrées.
La pièce “à rotor”, présentée par Leroy trois années auparavant, y tient aussi une grande place puisque dix-huit pages lui sont réservées. La chose devient alors particulièrement importante car, aux articles précités de Leroy et Huguenin, Chapuis et Jaquet ajoutent une information déterminante pour la suite de l’histoire de ce genre de montres :
Ils attribuent, avec “une quasi-certitude” (sic), la pièce non signée “à rotor”, à Abraham-Louis Perrelet, en déclarant avec une certaine insistance, que ce fut avec ce dispositif que Perrelet “inventa” la montre automatique.
L’histoire de “l’invention” de la montre automatique est en marche et se résume ainsi :
La première est de Perrelet et c’est avec le dispositif est “à rotor”...
Le monde horloger enregistre cette nouvelle comme acquise. Cela le reste encore de nos jours. Il suffit pour s’en apercevoir de lire pratiquement tous les ouvrages écrits depuis, qui relaie ce que Chapuis et Jaquet ont dit, et maintenant, les sites Internet prennent le bâton au vol...
Entre parenthèses, je les ai pratiquement tous contacté, mais à ce jour aucun n’a pu me fournir la moindre confirmation de cette hypothèse... l’histoire avance ainsi...pas toujours bien contrôlée...